jeudi 1 décembre 2011

Ma Carte Musique, une bonne initiative mais des résultats plutôt décevants !

La carte Musique Jeune a été mise en place en 2010 par le ministère de la Culture et de la Communication. Elle permet aux jeunes de 12 à 25 ans de bénéficier de réductions de 50% sur des services de musique en ligne. Quelle que soit l’offre choisie, la carte musique finance jusqu’à 25 euros d’un budget de 50 euros. Elle permet de panacher les offres de plusieurs plates-formes ou formules différentes. Par exemple, un abonnement à dix euros sur une plate-forme de streaming ainsi que deux souscriptions à des formules de téléchargement à vingt euros chacune coûteront vingt-cinq euros au lieu de cinquante. Pour accéder à cette offre : cliquer ICI. N'oubliez-pas que les adhérents de l'Apec ont accès gratuitement à internet (pour le moment, faute de bénévoles, seulement aux heures d'ouverture du bureau).

Depuis le 25 novembre, la nouvelle Carte musique est aussi disponible dans des enseignes généralistes et culturelles, sous deux formats : à 10 et à 25 euros, soit une possibilité d'achat de 20 ou 50 euros.

Interrogé sur cette relance, Frédéric Mitterrand estime que"en un an, les choses ont changé. Non pas grâce à la répression mais grâce à la pédagogie".

"L'intérêt d'Hadopi, c'est que l'immense majorité des internautes arrête de télécharger dès qu'ils ont reçu un mail, ajoute-t-il. Environ 700 000 courriels ont été envoyés et le téléchargement illégal a baissé de 35 % avec peu de plaintes des destinataires des avertissements". Mais l'offre légale est chère : "un euro pour un morceau", souligne le ministre. "C'est pourquoi la Carte musique est intéressante. Elle revient à diviser par deux le prix de la musique".

Bilan "plutôt décevant" explique le ministre. "Nous en avons vendu à peine plus de 50.000. Il y avait des défauts techniques - mauvaise ergonomie du site, communication fragile - mais nous avions surtout un handicap de fond. Nous devions faire admettre à des gens qui font les choses gratuitement qu’il faut les payer. Il fallait aller à l’encontre d’une mauvaise habitude, le téléchargement illégal. Un combat que nous avons démarré tard".

En effet, ce chiffre de 50.000 cartes vendues n'a pas bougé depuis décembre 2010. Quelle société privée aurait pu tenir après une année passée à contempler son échec ? Il est vrai que le site manque d'ergonomie, comme l'a souligné le ministre. L'idée manque aussi d'attrait pour une clientèle habituée à ce que ça aille vite et à ce télécharger soit gratuit... D'où la sortie de la carte dans les magasins.
Le ministre croit cependant toujours en ce coup de pouce fiscal pour l’industrie musicale : alors que les parlementaires peu mélomanes ont divisé par deux le budget de la Carte Musique, le ministre y voit surtout l’effet de la crise. "C’est un signal de l’austérité générale mais je veux me battre pour que cela ne soit pas mis en œuvre si la carte physique marche bien."

Un signal d’austérité générale qu'exprime indirectement le député (UMP) Gilles Carrez, auteur de l’amendement divisant par deux ce budget :
"D’une part, il semble que cette mesure n’a pas produit les effets escomptés puisque, sur 25 millions d’euros de dépenses prévues pour 2011, les deux tiers n’ont pas été consommés faute d’attirer suffisamment les jeunes internautes. D’autre part, même si l’objectif initial paraît louable, il peut aujourd’hui paraître incongru de subventionner l’achat de musique en ligne qui se traduit, en pratique, par un effet d’aubaine au détriment du redressement des comptes publics. Enfin, le dispositif actuel n’est pas ciblé sur la création artistique française, ni même sur les nouveaux talents, de sorte qu’il ne répond pas à un éventuel objectif de soutien à la création. "

Parents, grands-parents, voilà une idée de cadeau pour Noël, qui est aussi une contribution à l'effort que nous devrions tous fournir pour maintenir l'industrie musicale, aider l'économie de notre pays et faire passer ce difficile message : la création a un prix et le consommateur ne peut pas tout avoir gratis sinon un jour il n'y aura hélas plus de création libre.