jeudi 30 mai 2013

Le parcours d'éducation artistique et culturelle

Le ministère de la Culture a rédigé en commun avec le ministère de l'Education nationale une circulaire qui met en place le "parcours d'éducation artistique et culturelle". Parue le 3 mai dernier, elle définit l'éducation artistique et culturelle comme l'une de ses priorités du gouvernement. Inscrit dans le projet de loi sur la refondation de l'école, "conforté par une formation renforcée et systématisée" de l'ensemble des acteurs concernés, le parcours d'éducation artistique et culturelle comprendra trois volets complémentaires : les enseignements (dont l'histoire des arts), les pratiques artistiques (arts plastiques, musique, théâtre) la rencontre avec des œuvres et des artistes. Dans la foulée des consultations sur l'école d'une part, et de celles sur l'éducation artistique et culturelle d'autre part, les deux ministres affichent clairement leur volonté d'imprimer une nouvelle dynamique à l'initiation des pratiques artistiques, dans la droite ligne du Plan Tasca-Lang.
La circulaire publiée début mai est donc le résultat de toutes ls réflexions engagées ces derniers mois. Sans surprise, elle réaffirme l'importance d'une culture commune comme base du lien social et l'ambition d'un égal accès de chaque jeune à l'art et à la culture. 
Une notion nouvelle fait son apparition dans le vocabulaire ministériel et les bordelais s'en réjouiront qui défendent avec notre directeur cette notion : le parcours. Elle figurait dans les propos introductifs de la consultation organisée l'hiver dernier par le ministère de la Culture. Largement reprise par les contributeurs, qui ont clairement  identifié le besoin d'une mise en cohérence de la diversité des propositions actuelles d’éducation artistique et culturelle. Évidence que nous avons toujours soulignée ! 
 
Le parcours d'éducation artistique et culturelle, composé de connaissances, de pratiques et de rencontres, prend en compte les propositions faites à chaque jeune en temps scolaire et périscolaire, mais également intègre les démarches extra-scolaires.

Selon la circulaire, ce parcours pourrait être mémorisé dans un document qui garderait la trace des différentes expériences. Malgré l'avancée que constitue cette notion de "parcours" et l'éventualité de sa matérialisation, il restera encore des progrès à faire en matière de valorisation des acquis des jeunes au regard de leur cursus scolaire : nous souhaitons qu'une fois identifié et régulièrement renseigné, ce parcours puisse participer à l'évaluation du jeune et sous des formes à définir, puisse contribuer par exemple aux différents diplômes. Le conservatoire de Bordeaux travaille dans ce sens depuis plusieurs années et les solutions mises en place montrent bien que les choix faits par le Conseil d’Établissement, avec le soutien de tous les partenaires, vont dans le bon sens. Une fois encore, il est bon de le redire : notre conservatoire est dans l'innovation et le mouvement et nous pouvons en être fiers !

Les contributions avaient également largement identifié la nécessité de mettre en place des instances permettant de favoriser la continuité du parcours entre les différents temps éducatifs de l'enfant. Il est donc urgent de favoriser la concertation de tous les acteurs. 

La circulaire met ainsi en avant la nécessaire articulation du travail entre les ministères concernés, et ce également au niveau de leurs services déconcentrés. Le conseiller Éducation artistique et culturelle de la DRAC aura ainsi dans ses prérogatives celle d'impliquer plus facilement les familles dans les projets artistiques et culturels de leurs enfants (!!!). Elle prévoit également la création de comités territoriaux de pilotage qui réuniront chaque année les différents niveaux de collectivités territoriales, et les représentants de l’État. Ces comités auront pour objet de définir et mettre en œuvre les grands axes de développement ainsi que le suivi et l'évaluation des politiques menées. Enfin, au niveau national, un bilan annuel sera effectué par les services des ministères de la culture et de l’Éducation Nationale et sera remis au Haut Conseil de l’Éducation Artistique qui fait ainsi son grand retour après avoir disparu du paysage ces derniers  mois.

Est-ce le retour des formations communes ? L'ambition de bâtir une culture commune ne se limite pas aux jeunes : la circulaire remet ainsi au goût du jour les formations communes pour l'ensemble des intervenants, quelle que soit leur position : professeurs, artistes intervenants, formateurs, conseillers pédagogiques. Ces rendez-vous qui ont connu des périodes fastes (sous forme d'universités d'été notamment), sont plébiscités par de nombreux acteurs de l'éducation artistique et culturelle. Ils pourraient donc de nouveau fournir matière à enrichir le débat et la réflexion.
On ne peut que se réjouir de ce texte cadre qui pose de grands principes ambitieux et généreux. On peut également  apprécier qu'au détour d'un paragraphe soit rappelé la spécificité de l'enseignement artistique dispensé par les conservatoires. qui cependant risquent de connaître de profondes mutations et remises en cause.

Mais, en revanche, en ces temps de crise et de disette budgétaire, on peut s'interroger sur les moyens que pourront effectivement dégager l’État et les collectivités territoriales pour que toutes ces belles choses ne demeurent pas de simples effets de manche, de la simple poudre aux yeux électoraliste...

jeudi 16 mai 2013

Nos coups de coeur

On ne présente pas Aurélien Delage. Professeur de clavecin au conservatoire, il mène en parallèle un parcours de soliste discret mais efficace. Les amis de Passaje se souviendront de la sortie de son premier CD, magnifique disque-album baptisé "l'Entretien des Dieux", auquel nous avions modestement participé. 

C'étaient les débuts de ce Département Instruments Anciens à qui nous avons toujours donné nos suffrages sans aucune restriction. Avec ses collègues, tous aussi passionnés que lui et sous l'impulsion du directeur du Conservatoire, il a fait en quelques années de cette section de notre établissement un pôle de haut niveau, doté d'un parc d'instruments assez fabuleux (dont le superbe clavecin de notre ami le facteur Emile Jobin). Il sort aujourd'hui son second disque, édité par le label Passacaille, consacré à Jean-Nicolas Geoffroy, musicien français dont on connait peu de choses sinon ces très belles pièces pour clavecin.


vendredi 10 mai 2013

Statut des étudiants en conservatoire : la réflexion s'engage

En mars dernier, la fédération organisait une séance de travail afin de réfléchir à la question du statut de l'étudiant de conservatoire en voie de professionnalisation : un groupe de travail se constitue pour expertiser les pistes envisagées. Autour de la table, directeurs d’établissement, administrateurs, professeurs, membres de la fédération (étudiants, parents d’élèves, représentants d’associations), représentants d’associations professionnelles (UNDC, ANPAD) et représentants de la DGCA se sont retrouvés pour échanger sur cette question et tenter de dresser l'état des lieux et des inquiétudes sur la situation des étudiants de conservatoire.

Constat unanime : la situation n'est pas satisfaisante. En effet, les prérequis attendus à l’entrée des Pôles supérieurs ou du CNSM sont élevés et demandent une préparation spécifique et intensive qu’il est souvent difficile de concilier avec les années de lycée ; dans de nombreux cas, il existe une désynchronisation entre le cursus scolaire et celui au conservatoire, contrairement au postulat qui avait accompagné les réflexions autour du CEPI. De fait, les élèves se retrouvent engagés pour une ou plusieurs années à plein temps au conservatoire après avoir passé leur bac. Etonnant paradoxe que celui dans lequel se trouvent ces jeunes : ils font des études mais ne sont pas étudiants.

Cette année, la remise en cause des bourses dédiées à ces élèves montre à quel point il est important d’apporter une réponse pour pallier ce vide. Rappelons également qu’ils n’ont pas, non plus, accès au suivi médico-social ni aux logements étudiants…

Ces préoccupations sont en phase avec l'actualité. Les participants ont noté que la réflexion engagée s’inscrivait en parfaite cohérence avec les quatre axes fondamentaux structurant l'action publique en faveur de la jeunesse, tels qu'ils ont été énoncés par le Comité Interministériel de la Jeunesse mis en place le 21 février 2013, et qui entend :

  • Privilégier le droit commun pour tout ce qui concerne l’accès aux droits communs des jeunes et aux droits sociaux pour en finir avec l’empilement des mesures dérogatoires et illisibles.
  • Favoriser l’autonomie des jeunes et la sécurisation de leurs parcours dans leur globalité. 
  • Lutter contre les inégalités et les discriminations.
  • Encourager la participation des jeunes au débat public et rendre effective la co-élaboration des politiques publiques, principe démocratique abouti. 
Quelques pistes de réflexion : 

- Faut-il aller vers un dispositif ressemblant à celui mis en place pour les sportifs de haut niveau (à l'exemple de ce qui existe en Bretagne) ? Ces élèves seraient alors inscrits dans une université mais celle-ci aménagerait les parcours afin de les rendre conciliables avec le cursus du conservatoire.

- Peut-on imaginer que ce temps d’étude soit assimilé à des années de "prépa" ? En s’inspirant notamment des classes préparatoires aux études supérieures (CPES), qui sont des années zéro, permettant une mise à niveau des élèves avant d’aborder les études supérieures ?

- Certains élèves pourraient-ils être rattachés à des parcours de formation professionnelle ?

Quoiqu’il en soit, il paraît souhaitable pour tous que les dispositions prises soient plurielles afin de correspondre aux différents profils des élèves et des parcours. C'est pourquoi un groupe de travail multipartite s'est constitué avec les participants de la table ronde, afin d'expertiser ces différentes pistes, et permettre aux autorités responsables d'avoir des éléments de réflexion aboutis pour avancer vers des solutions concrètes. Celles-ci pourraient trouver leur place dans une des lois qui seront discutées par le Parlement dans les mois à venir : loi de décentralisation, loi d’orientation pour la création artistique ou loi sur l'enseignement supérieur.

mardi 7 mai 2013

Every Noise at Once


Découvert par le biais du Huffington Post, un site pour vous permettre de mieux vous y retrouver dans les dénominations des différents genres musicaux. "Every noise at once" présente une infographie active, un "nuage", permettant d'entendre des exemples musicaux pour chaque genre répertorié. Le renvoi se fait vers Rdio, un site-radio en ligne, gratuit et d'une très bonne qualité sonore.
Très complet côté musique actuelle, le site l'est apparemment beaucoup moins côté musiques anciennes et classiques, mais on trouve néanmoins les entrées Renaissance, Baroque, Classique, etc...

Alors plus d'excuses désormais pour ne pas savoir si ce que vos chères têtes blondes écoutent est du freak folk, du qawwali ou du mersey beat.

Bonne promenade musicale.... 

Pour accéder à l'article publié sur le Huffington Post
Pour accéder au  site de Every noise at once