vendredi 10 mai 2013

Statut des étudiants en conservatoire : la réflexion s'engage

En mars dernier, la fédération organisait une séance de travail afin de réfléchir à la question du statut de l'étudiant de conservatoire en voie de professionnalisation : un groupe de travail se constitue pour expertiser les pistes envisagées. Autour de la table, directeurs d’établissement, administrateurs, professeurs, membres de la fédération (étudiants, parents d’élèves, représentants d’associations), représentants d’associations professionnelles (UNDC, ANPAD) et représentants de la DGCA se sont retrouvés pour échanger sur cette question et tenter de dresser l'état des lieux et des inquiétudes sur la situation des étudiants de conservatoire.

Constat unanime : la situation n'est pas satisfaisante. En effet, les prérequis attendus à l’entrée des Pôles supérieurs ou du CNSM sont élevés et demandent une préparation spécifique et intensive qu’il est souvent difficile de concilier avec les années de lycée ; dans de nombreux cas, il existe une désynchronisation entre le cursus scolaire et celui au conservatoire, contrairement au postulat qui avait accompagné les réflexions autour du CEPI. De fait, les élèves se retrouvent engagés pour une ou plusieurs années à plein temps au conservatoire après avoir passé leur bac. Etonnant paradoxe que celui dans lequel se trouvent ces jeunes : ils font des études mais ne sont pas étudiants.

Cette année, la remise en cause des bourses dédiées à ces élèves montre à quel point il est important d’apporter une réponse pour pallier ce vide. Rappelons également qu’ils n’ont pas, non plus, accès au suivi médico-social ni aux logements étudiants…

Ces préoccupations sont en phase avec l'actualité. Les participants ont noté que la réflexion engagée s’inscrivait en parfaite cohérence avec les quatre axes fondamentaux structurant l'action publique en faveur de la jeunesse, tels qu'ils ont été énoncés par le Comité Interministériel de la Jeunesse mis en place le 21 février 2013, et qui entend :

  • Privilégier le droit commun pour tout ce qui concerne l’accès aux droits communs des jeunes et aux droits sociaux pour en finir avec l’empilement des mesures dérogatoires et illisibles.
  • Favoriser l’autonomie des jeunes et la sécurisation de leurs parcours dans leur globalité. 
  • Lutter contre les inégalités et les discriminations.
  • Encourager la participation des jeunes au débat public et rendre effective la co-élaboration des politiques publiques, principe démocratique abouti. 
Quelques pistes de réflexion : 

- Faut-il aller vers un dispositif ressemblant à celui mis en place pour les sportifs de haut niveau (à l'exemple de ce qui existe en Bretagne) ? Ces élèves seraient alors inscrits dans une université mais celle-ci aménagerait les parcours afin de les rendre conciliables avec le cursus du conservatoire.

- Peut-on imaginer que ce temps d’étude soit assimilé à des années de "prépa" ? En s’inspirant notamment des classes préparatoires aux études supérieures (CPES), qui sont des années zéro, permettant une mise à niveau des élèves avant d’aborder les études supérieures ?

- Certains élèves pourraient-ils être rattachés à des parcours de formation professionnelle ?

Quoiqu’il en soit, il paraît souhaitable pour tous que les dispositions prises soient plurielles afin de correspondre aux différents profils des élèves et des parcours. C'est pourquoi un groupe de travail multipartite s'est constitué avec les participants de la table ronde, afin d'expertiser ces différentes pistes, et permettre aux autorités responsables d'avoir des éléments de réflexion aboutis pour avancer vers des solutions concrètes. Celles-ci pourraient trouver leur place dans une des lois qui seront discutées par le Parlement dans les mois à venir : loi de décentralisation, loi d’orientation pour la création artistique ou loi sur l'enseignement supérieur.

Aucun commentaire: